21 juin 2025
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Terre Sainte, Latroun sous les bombes. Pourquoi les moines restent ?

Les moines de Latroun se retrouvent depuis quelques jours sous les bombardements. Le sens de leur présence dans ce pays en guerre est pour eux très clair.

Le 13 juin vers 3h, un incessant va-et-vient d’hélicoptères au-dessus du monastère indiquait une activité militaire inhabituelle dans le pays. Les frères ont dit l’office de matines. La journée commençait comme à l’habitude. Au petit matin, les informations sont parvenues à l’abbaye : l’Iran, attaqué dans la nuit, s’apprêtait à riposter. Le soir, une forte quantité de missiles était interceptée au-dessus du monastère. Trois alarmes, une en début de soirée et deux au milieu de la nuit, anticipaient – parfois de seulement 30 secondes – l’arrivée des missiles et des drones de combat. Les frères, pour la seconde fois depuis 2024, sont descendus se mettre à l’abri après les complies. Le chapelet a été dit. Puis, après l’accalmie, tous sont remontés pour se coucher.

Frère Rémi sur la terrasse.

Les jours suivants ont été similaires dans leur déroulement : des
bombardements aux alentours de matines et de complies, suivis d’un calme plat le reste de la journée. Les offices ont pu être dits à l’église. Cela a été vécu comme une grâce. L’intensité des bombardements a
augmenté les premiers jours pour s’estomper progressivement. Puis ceux-ci ont recommencé de plus belle ces derniers temps. Le matin du 19, pendant la messe, une très grande quantité de missiles a traversé le ciel du pays. Leur interception a provoqué un grondement sourd et puissant. Cela a duré continu pendant une dizaine de minutes. L’un des plus grands hôpitaux du sud du pays a été touché. Les structures du bâtiment devenant incapables d’assurer un cadre de soins adéquat, le directeur de l’établissement a fermé les lieux. Cette fermeture a provoqué une dispersion générale des malades dans les autres hôpitaux du pays.

Les agents de santé des hôpitaux sont considérés comme travailleurs réquisitionnés. Certains sont passés au régime des trois-huit, comme dans les usines. Les autres à un régime encore plus strict du 12/12. Les sorties restent très rares, et les autoroutes sont quasi vides. L’ordre général de limiter l’activité au strict nécessaire devait prendre fin le soir du 19. La tension reste très forte dans la population. Cette « loterie de la mort » effraie, surtout ceux qui habitent dans les zones couramment visées par les missiles. De plus, la vieille ville de Jérusalem est entièrement fermée.

Les frères dans la Crypte attendent la fin des bombardements

Face à ce désordre général, les moines continuent, avec la grâce divine, de mener à bien leur mission de prière et d’intercession. Cela est encore plus vrai en ce moment. Beaucoup d’amis, y compris juifs et musulmans, nous demandent de prier pour eux. Dans ce climat d’incertitude, d’incompréhension et de haine grandissantes entre juifs et arabes du pays, Latroun demeure un lieu de paix. Pour l’heure, le monastère n’a pas subi de dommages matériels depuis l’immense incendie d’il y a trois semaines. Cependant, il reste douloureux de savoir que chaque missile va entraîner blessures et morts. Ainsi, ces dégâts ruinent souvent des vies innocentes. Les moines, dans leurs prières, trouvent toute leur place dans ce pays rudement éprouvé. Cela est à condition que chacun s’efforce de poursuivre sa vocation de louange et de prière pour tous les hommes nos frères.

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