Jeudi de la 1re semaine de l’Avent

Homélie du Père Abbé du 4 décembre 2025, à l’occasion d’un anniversaire marquant

Il n’est pas inutile, même lorsque l’on atteint, comme on dit pudiquement, un âge respectable, de mettre en pratique la leçon de l’évangile de ce jour, c’est-à-dire de se poser une question : suis-je un homme prévoyant qui construit sa maison sur le roc, ou bien cet insensé qui construit sa maison sur le sable ?

Évidemment, mieux vaut se poser la question plus tôt dans la vie : cela permet d’éviter bien des déboires, du moins les plus gros désastres. Mais la question reste d’actualité à tout âge. Car même si l’on a, un jour dans sa jeunesse, posé la bonne fondation, déblayé le sable de quelques coups de pelles pour atteindre le roc, tout n’est pas terminé. Construire prend du temps, toute une vie, jour après jour. Et pour cela il faut sans cesse retrouver la fondation.

Car le sable, fût-il une fois déblayé, revient vite. Les vents ont soufflé, et voilà, il n’est même pas besoin d’une tornade, un simple coup de vent suffit, tout ne s’est peut-être pas écroulé, mais tout se retrouve recouvert de sable. Et alors, avant de continuer la construction, il faudra de nouveau dégager la fondation. Chaque soir, chaque matin. Parfois un simple coup de balais suffit, mais certains jours il faudra ressortir les pelles.

Ce roc que nous devons sans cesse retrouver, quel est-il ? Nulle autre réponse que celle que le prophète Isaïe vient de nous donner : Nous avons une ville forte […] muraille et avant-mur. […] Prenez appui sur le Seigneur, à jamais, sur lui, le Seigneur, le Roc éternel.

         Il est là, au fondement de notre vie. Il est là, bien présent. Il est là, partout. Mais nous sommes ailleurs. Décollés de notre plus profonde réalité et nous envolant alors comme des feuilles mortes, au moindre souffle.

Il nous faut donc revenir, sans nous lasser ; revenir à la seule fondation solide ; chercher chaque jour avec persévérance la personne du Christ, notre véritable roc ; le chercher non seulement une fois le matin mais tout au long du jour ; revenir sans cesse à la présence de Notre Seigneur.

 Je voudrais faire miens les mots prononcés par le pape Léon, en forme de confidence, dans l’avion qui le ramenait récemment du Liban :

« Si vous voulez savoir quelque chose sur moi, lisez un livre très simple rédigé par le frère Laurent de la Résurrection : La pratique de la présence de Dieu ».

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