12 juillet 2025
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Edito. Retrouver le sens des mots.

M. Jean-Marie Meyer, professeur de philosophie, a donné une session aux frères de Sept-Fons. Voici son propos du mardi 8 juillet dernier : « Le pape Jean-Paul II donnait de l’importance à l’histoire pour comprendre la personne humaine. Il répétait qu’il était ‘fils de la nation polonaise’, ‘fils de la terre polonaise’. Au XIXe siècle, la Pologne a failli se faire manger par deux tyrans plus forts qu’elle. Elle a eu une histoire difficile. Jean-Paul II posait la question : ‘comment résister à la tyrannie ?’. Il ne répondait pas : ‘par les armes’, mais ‘par la culture, par une langue vivante’. La culture perdure.

Ce qui vaut pour les dissidents polonais sous le joug communiste est vrai pour les moines qui veulent répondre à l’appel de Dieu. C’est d’abord par ‘la culture monastique’ qu’ils perdureront. La culture monastique n’est pas l’héritage culturel de tel ou tel continent, c’est la manière de vivre l’Evangile de ceux que Dieu appelle au Désert. C’est un ensemble de moyens concrets pour répondre à un appel du Seigneur à le suivre. Il nous faut l’assimiler toujours davantage, chercher à mieux le comprendre ou à l’enrichir. C’est par ce travail de fond que les moines perdureront. Il faut combattre certes, mais par la culture. Les armes s’useront, pas la culture.

Jean-Marie Meyer a encore raconté cette anecdote aux frères : « un journaliste demande à un prêtre polonais, ami de Jean-Paul II, qui se trouvait derrière le rideau de fer avant 1989 : ‘De quoi avez-vous besoin ?’. Sa réponse a fusé : ‘D’un bon dictionnaire’.

Les responsables du parti communiste travaillaient les mots, les redéfinissaient. Aux époques d’incertitudes, il faut retrouver, se redire le sens des mots, c’est-à-dire des réalités. Appeler un bien, un bien ; un mal, un mal. Il faut périodiquement se redire les réalités fondamentales. Par souci de clarté afin de ne pas se laisser emporter.

Pour nous aussi, il convient de redécouvrir … nos dictionnaires, le sens des mots ; c’est une tâche ardue, difficile et dangereuse. La prière, l’intercession, la séparation du monde, l’Eucharistie… Lorsqu’une génération néglige cette tâche, quelque chose se perd. Chaque génération doit entreprendre cette œuvre de fondation en redécouvrant le sens vrai des choses. C’est aussi la seule manière d’être entendu de la génération suivante.

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